mardi 15 octobre 2013

AZIMUT - Aurelien Bory




Univers,

Scénographie,

Lumières,

Acrobates

pendus,

suspendus.



                               Tout y est , avec mesure et justesse .

La langue arabe embarque avec elle des musiques aux résonances berbères empruntes d'une spiritualité discrète et poétique . En traçant un chemin entre le sol et les hauteurs nous sommes suspendus entre ciel et terre dans d'éternels va et vient,  au rythme des magnifiques tableaux visuels que crée Aurelien Bory ...



Toiles de juttes lestées en lévitation , suspensions et compositions qui s'échaffaudent en de grands conglomérats  vivants et colorés . C'est  du ciel à la terre et de la terre au ciel que cette houle humaine lourde de gravité se pose et enfante.




Une écriture  comme un éternel retour sur des échafaudages en clair obscur.

dimanche 6 octobre 2013

Cyrille Weiner / Bellavieza - QPN - Le temple du goût

Deuxième galerie visitée pour la QPN 2013, le Temple du Goût. Une salle d'exposition sous de vieilles voutes, très sympathique, mais ouverte seulement ponctuellement. Dommage ! 

Deux séries photographique y sont présentées. D'un côté nous avons celle du collectif Bellavieza et de l'autre celle de l'artiste Cyrille Weiner. 

D'emblée, c'est dans la végétation luxuriante que nous sommes amenés à pénétrer avec la série du collectif de photographes nantais, prenant des clichés dans '' la Petite Amazonie'' . 


''Laissant derrière nous les traces urbaines, nous sommes entrés dans ce lieu paradoxal ou le désordre naturel côtoie l'empreinte humaine. Immergés dans cette zone humide et marécageuse ou la végétation se fait luxuriante, nous nous sommes laissés emporter par l'ambiance mystérieuse de ce lieu ''


Sans être transcendants, les clichés semblent sortis tout droit d'un voyage en Amazonie, la vraie. Alors que là, Nantes est sous nos yeux, métamorphosé en un paysage inconnu, incongru, insoupçonné somme toute. Une invitation à se rendre en pleine nature au coeur de la ville ...

Et c'est sans doute ce thème qui liera nos deux parties d'exposition : la nature dans la ville, 
'' l'interaction du naturel et du construit'' qui bâtit la série '' La fabrique du pré'' de Cyrille Weiner. 


On parle plus souvent de friches industrielles, mais ici c'est la nature en friche qui domine, qui empiète, résiste, au pied des gratte ciel . Rescapée dans un paysage en transit, dans un  '' en train de se faire''. Lieu de contraste presqu'irréel ou quelques personnages semblent s'accrocher, dans l'attente.



C'est une sorte d'état des lieux de l'écriture ''in progress'' de l'urbanisme que nous offre Cyrille Weiner.

Interview intéressante ici



Guillaume Lemarchal - QPN - Galerie RDV

C’est à la galerie RDV que je démarre le cycle de la Quinzaine Photographique Nantaise 2013. Par sa série ‘’ Zone trouble et tremblement’’, Guillaume Lemarchal y traite à sa manière la question du ‘’ Biotope’’ soulevée cette année par les exposants de la QPN.

Cette dernière est incarnée au sein des photographies de l’artiste, par une volonté de témoigner d’un état de fait entre homme et nature. De notre rapport, des traces laissées dans ce milieu via notre évolution conjointe. Et ce par des cadrages assez judicieux, offrant un portrait gris bleuté aux nuances ocres et vertes, relevant tout la vérité des paysages.


‘’ mon travail s’appuie beaucoup sur l’occupation des territoires, notre manière d’habiter le monde et ce que cela fabrique en terme d’espace et de construction. De même, quelles empreintes et quelles scories laissons nous, quel nouveau paysage est ainsi élaboré, et surtout que nous dit ce paysage de nous même ‘’ - Guillaume Lemarchal



Dans cette galerie très White Cube , sans aucun cartel , il est difficile de saisir la portée politique dont se défend l’auteur. En parcourant les continents vers des lieux chargés historiquement, humainement comme écologiquement ( Tchernobyl, Russie orientale, Corée etc… ), on voit apparaître une certaine occurence de constructions militaires par exemple, de vestiges, et l’on y saisit bien la problématique de l’occupation du territoire, tout comme celle d’ une résistance naturelle.



De prime abord, j’ai donc sensiblement été plus touchée par l’aspect formel de ces photos, dont je l’ai dit , les couleurs sont très ‘’ vraies’’. Mais ce sont surtout les choix de cadrages, le découpage des prises de vue, leur rythmique, qui éloignent cette photographie de paysage de la photographie documentaire pure. L’artiste parle lui même de considérer les architectures naturelles et humaines comme des sculptures dont il façonne les lignes avec son objectif. ‘’ Ces artefacts ponctuent, structurent les espaces, les découpent, les divisent en créant des zones incertaines, des lignes, des brisures, des scissions, des frontières.’’



Première exposition plutôt intéressante donc, fonctionnant à mon sens comme un témoignage original de notre relation à la nature, mais qui est surtout une porte ouverte sur le reste du travail de ce photographe.

Mike Kelley - Centre pompidou





‘’Tout m'apparaît comme l’astre du convenable , le vivant rigidifé. Le désordre de Mike Kelley intègre cette dimension insaisissable qui colle et glisse à la fois entre nos doigts. Ce qui, une fois canalisé , tente de prendre une forme. Incertaine, étranglée.

La liberté m’émeut, l’admission de la part d’obscur, de visqueux. L’animalité, les fluides, l’inqualifiable. Non programmé.

Cet univers admis me donne envie de pleurer. Pour pleurer l’inhibition, la honte, toute ma contenance. Arreter la justification, le rejet de mon intégrité, hors norme. Hors frontière.
Deverser le contenu.

Ces oeuvres sont des fenêtres sur l’absurdité qui m’assaille.’’



Bien en peine d’arriver à tirer autre chose que de l’émotionnel

dimanche 21 juillet 2013

lundi 15 juillet 2013

mercredi 10 juillet 2013

Les Freres Bourroulec - Arts Décoratifs de Paris







    Nouvelle exposition pour les deux frères bretons, après la grande rétrospective qui leur avait été consacrée au Centre Pompidou de Metz. Les Arts décoratifs de Paris nous accueillent et nous livrent tout le travail des frères Bourroulec de manière assez majestueuse au moyen d'une scénographie très juste.



    La pièce marquante de l'exposition, en effet, est le grand hall dont la voute et les murs ont été recouverts d'un tissus blanc tendu, créant un nouvel espace plus cosy, où s'épanouissent les créations monumentales des deux designers. On y trouve ainsi les fameuses parois modulables pour lesquelles ils sont très connus, adoptant des formes organiques ( algues, nuages ... ) et développées ici à l'échelle de l'espace du musée.
      Dans cette exposition plus que lors de leur précédente rétrospective, on sent réellement la capacité des objets et meubles à structurer l'espace. La scénographie choisie met ce paramètre en exergue et nous invite à circuler très naturellement entre les oeuvres sans pour autant se sentir face à une vitrine d'exposition. Les matériaux sont chauds, colorés, le regard attiré par la matière et rythmé par les différentes structures. C'est très appréciable, le tout circule bien, jusqu'à leur fameux '' Textile field'' , un grand tapis très confortable permettant de s'assoir et de s'allonger tout en contemplant le reste de la pièce. Amusant et agréable! 



       Les deux ailes encadrant la grande partie centrales sont un peu plus spécifiques. D'un coté des petites salles aménagées avec thématique, une chambre, une salle de bain. Bien présenté, rien a dire, mais plus dans ce que l'on s'attend à voir dans un expo de design. Des petits salons ikea ++ somme toute. Ce qui n'enlève en rien à la qualité de leur boulot et aux ambiances des mises en scène !

De l'autre côté on a cette longue pièce ( voir photo ci dessus), aménagée comme un grand espace de travail, et structurée par les meubles des frères Bourroulec. On y trouve de petits bureaux fermés sur eux mêmes et emboitables ( des parois montent de part et d'autre de la planche de travail), de longues tables types open space, modulables également, mais surtout une oeuvre les ayant rendu célèbres  : l' ''alcove high back sofa'' .




     Ces canapés , tout comme les bureaux évoqués plus haut, ont la capacité d'etre rapprochés et de créer une intimité au milieu de collectivités ou au sein d'espaces public. Leur agencement joue des cloisons, et on est d'avantage dans le vocabulaire de la pièce que du meuble.

     Enfin, aux murs de cette pièce sont accrochés une quantité faramineuse des dessins préparatoires des deux frères. A mi chemin entre illustration, abstraction, recherches de matières et recherches de forme, on s'éloigne un peu de l'objet designé pour se trouver aux sources du travail des designers. Ces esquisses colorés complètent tout à fait l'exposition, accompagnées de quelques vidéos montrant les frères Bourroulec à l'oeuvre . 

En définitive, cette exposition ci m'apparait comme la plus aboutie, après celle de Metz, et ce grâce au travail de scénographie qui a été en grande partie confié aux designers eux même. Un plaisir à parcourir!